mercredi 24 juin 2009
mardi 9 juin 2009
7 juin 2009 : Victoire de la Gauche ou défaite des sondeurs/faiseurs d’opinion(s) ?
Les éditorialistes les plus antisocialistes ont dû tomber de haut dimanche soir. Alors qu’ils s’apprêtaient vraisemblablement à recueillir les fruits de leur minutieux travail de vitriolage du PS et qu’ils étaient peut-être en train de préparer les manchettes du lendemain en hésitant entre des jeux de mots éculés comme «la chute finale» ou des expressions allégoriques convenues comme «le PS balayé par un tsunami électoral», l’annonce des premiers résultats du scrutin a dû leur faire l’effet d’une fort peu agréable douche froide. Le Parti Socialiste, frappé d’anathème médiatico-politique, ne pouvait que connaître les affres d’une défaite électorale annoncée. In fine, les infréquentables sont presque devenus des incontournables.
Différents enseignements sont à tirer de ces récentes élections.
Tout d’abord, l’effondrement global de la social-démocratie européenne. Il est clair que dans ce contexte, le PS belge francophone fait figure d’exception. Soit plombé par les dissensions internes à l’instar du PS français, soit dans un état de dégénérescence idéologique avancée comme le New Labour anglais, les partis socio-démocrates d’Europe sont, pour la grande majorité d’entre eux, bien mal en point. Je suis convaincu qu’il est impératif pour les socialistes de prendre leurs distances avec une certaine forme d’européanocentrisme et de puiser davantage leur inspiration dans les politiques socialistes impulsées notamment en Amérique Latine. Si ce n’est pas vraiment l’objet du présent post, j’espère avoir l’occasion d’approfondir cette question prochainement dans le présent blog.
Ensuite, je ne peux que me réjouir de la disparition du Front National de la carte électorale de la Communauté française combinée aux mauvais résultats du Vlaams Belang au nord du pays. L’extrême droite connaît donc un recul significatif en Belgique. Un bonheur n’arrivant jamais seul, la droite extrême est également en perte de vitesse au Parlement de la Région Bruxelloise puisque ni le Vicomte de Jonghe D’Ardoye (MR) ni le Prince de Lobkowitz (CDH) ne sont réélus.
Enfin, si Ecolo enregistre une grande percée, le PS fait mieux que se défendre en se maintenant comme premier parti en Communauté française. Le MR tente de faire illusion et de minimiser sa défaite en ressassant le fait qu’il récupère la première place à Bruxelles. Toutefois, ce serait faire offense à la vérité que d’omettre de relever que le MR bruxellois perd encore un siège par rapport au scrutin de 2004 où il avait réalisé un score historiquement bas. Globalement, la gauche parlementaire sort renforcée de ces élections. PS et Ecolo (malgré la volonté de la direction de ratisser politiquement le plus large possible, je reste intimement convaincu qu’à tout le moins la base d’Ecolo reste plutôt à gauche) ensemble progressent de 6 sièges en Wallonie et de 7 à Bruxelles. Loin de moi l’idée, en tant que membre du Parti Socialiste, de récupérer la belle victoire des écolos mais je me devais de souligner, en tant que militant progressiste, le fait que le cœur des électeurs de Communauté française reste bien à gauche.
Pour conclure, je dirai qu’on a pu constater, lors de ce récent scrutin, que la multiplication des sondages d’opinions défavorables peut parfois entraîner un sursaut favorable des sondés en faveur du parti qui est dans le collimateur médiatique. Leçon à retenir pour les faiseurs et/ou défaiseurs d’opinion…
Différents enseignements sont à tirer de ces récentes élections.
Tout d’abord, l’effondrement global de la social-démocratie européenne. Il est clair que dans ce contexte, le PS belge francophone fait figure d’exception. Soit plombé par les dissensions internes à l’instar du PS français, soit dans un état de dégénérescence idéologique avancée comme le New Labour anglais, les partis socio-démocrates d’Europe sont, pour la grande majorité d’entre eux, bien mal en point. Je suis convaincu qu’il est impératif pour les socialistes de prendre leurs distances avec une certaine forme d’européanocentrisme et de puiser davantage leur inspiration dans les politiques socialistes impulsées notamment en Amérique Latine. Si ce n’est pas vraiment l’objet du présent post, j’espère avoir l’occasion d’approfondir cette question prochainement dans le présent blog.
Ensuite, je ne peux que me réjouir de la disparition du Front National de la carte électorale de la Communauté française combinée aux mauvais résultats du Vlaams Belang au nord du pays. L’extrême droite connaît donc un recul significatif en Belgique. Un bonheur n’arrivant jamais seul, la droite extrême est également en perte de vitesse au Parlement de la Région Bruxelloise puisque ni le Vicomte de Jonghe D’Ardoye (MR) ni le Prince de Lobkowitz (CDH) ne sont réélus.
Enfin, si Ecolo enregistre une grande percée, le PS fait mieux que se défendre en se maintenant comme premier parti en Communauté française. Le MR tente de faire illusion et de minimiser sa défaite en ressassant le fait qu’il récupère la première place à Bruxelles. Toutefois, ce serait faire offense à la vérité que d’omettre de relever que le MR bruxellois perd encore un siège par rapport au scrutin de 2004 où il avait réalisé un score historiquement bas. Globalement, la gauche parlementaire sort renforcée de ces élections. PS et Ecolo (malgré la volonté de la direction de ratisser politiquement le plus large possible, je reste intimement convaincu qu’à tout le moins la base d’Ecolo reste plutôt à gauche) ensemble progressent de 6 sièges en Wallonie et de 7 à Bruxelles. Loin de moi l’idée, en tant que membre du Parti Socialiste, de récupérer la belle victoire des écolos mais je me devais de souligner, en tant que militant progressiste, le fait que le cœur des électeurs de Communauté française reste bien à gauche.
Pour conclure, je dirai qu’on a pu constater, lors de ce récent scrutin, que la multiplication des sondages d’opinions défavorables peut parfois entraîner un sursaut favorable des sondés en faveur du parti qui est dans le collimateur médiatique. Leçon à retenir pour les faiseurs et/ou défaiseurs d’opinion…
Publié par Carlos Crespo à 22:59 0 commentaires
mardi 2 juin 2009
Entretiens campagnards: Episode III
Après Fabrizio Buccela et Julie Fiszman, la série d’interviews de candidats socialistes se poursuit. Aujourd’hui, c’est au tour de Catherine Moureaux, 5ème suppléante de s’y coller.
CC : Que signifie être de gauche, être socialiste aujourd’hui ?
CM : Être de gauche c’est être debout aux cotés de ceux qui subissent les injustices du système. C’est ne pas « laisser faire, laisser aller ».
CC : Peux-tu me citer trois valeurs auxquelles tu es particulièrement attachée ?
CM : L’égalité et la solidarité sont les deux valeurs collectives qui sont les plus importantes pour moi. Au niveau de l’individu, la valeur à laquelle je suis le plus attachée est l’honnêteté.
CC : Quels enseignements peut-on tirer de la crise actuelle du capitalisme ?
CM : La crise révèle le mensonge libéral. La crise ce n’est pas en soi la fin du capitalisme mais c’est une opportunité de changement parce qu’un grand nombre de travailleurs vont vivre dans leur chair une forme de guerre sociale. La crise c’est aussi un danger pour la gauche. L’état va devoir assumer des dépenses importantes et ce sera l’occasion de l’attaque par les libéraux de notre service public.
CC : Le PS est-il devenu un parti interclassiste ?
CM : Le PS défend avant tout les gens les plus fragilisés. C’est vrai que ces dernières années le PS a mené des combats plutôt à caractère éthique et du coup cela a pu donner l’impression que le Parti délaissait les combats sociaux.
CC : La lutte des classe existe-t-elle encore pour toi ?
CM : La lutte des classes existe sous une forme nouvelle liée à la montée de l’individualisme. La lutte des classes est noyée dans la consommation et la volonté de croissance. Dans ce contexte, le politique doit mieux s’armer contre le monde financier.
Publié par Carlos Crespo à 23:04 0 commentaires
mercredi 13 mai 2009
Entretiens campagnards : Episode II
Après Julie Fiszman (12ème sur la liste), j’ai décidé d’interviewer Fabrizio Bucella, conseiller communal à Ixelles et 41ème sur la liste.
CC : Que signifie être de gauche, être socialiste aujourd’hui ?
FB : Être de gauche c’est avoir une compréhension de la société construite autour du rapport de force entre capital et travail. Cela peut sembler un peu désuet d’utiliser ces termes, mais ils restent d’actualité. Pour le dire autrement : entre ceux qui possèdent les moyens de production et ceux qui ne disposent que de leur force de travail il y a une sacrée différence. Être de gauche c’est évidemment se mettre du coté du travail ! Être socialiste c’est également considérer que le mouvement social est porteur de changement.
CC : Quels enseignements peut-on tirer de la crise actuelle du capitalisme ?
FB : Pendant des années, le néolibéralisme a constitué la pensée dominante. La crise est le résultat des politiques de dérégulation impulsées par ceux qui se voyaient à la « fin de l’histoire ». Aujourd’hui, les socialistes doivent construire une alternative. Il importe également de s’ouvrir à d’autres enjeux comme celui du développement durable, de la société de l’information ou de l’éthique.
CC : le PS est-il devenu un parti interclassiste ?
FB : La charte de Quaregnon qui inscrit l’action du parti dans une perspective de lutte des classe est toujours un texte de référence au Parti. Si les classes sociales ne sont plus exactement les mêmes que lors de l’élaboration de ce texte, il est clair que la grande majorité des militants du PS partagent les valeurs reprises dans cette charte.
CC : Le politique peut-il encore changer les choses aujourd’hui ?
FB : Oui, bien sûr. De trois manières. Tout d’abord en agissant au niveau local et en mettant en avant des actions concrètes en faveur des gens à l’instar de ce qui s’est fait dans certaines localités avec la mise en place des budgets participatifs. Ensuite en gagnant la bataille des idées, trop souvent perdue depuis le couple Reagan-Thatcher. Il faut expliquer le projet aux gens, redevenir pédagogue, reconquérir le champ lexical et sémantique. Enfin, il est essentiel de changer la donne au niveau européen et de construire un rapport de force favorable à des politiques progressistes au niveau supranational. Négliger l’Europe et sa construction sera considéré comme l’erreur historique de la gauche en ce début de XXIème siècle.
CC : Que signifie être de gauche, être socialiste aujourd’hui ?
FB : Être de gauche c’est avoir une compréhension de la société construite autour du rapport de force entre capital et travail. Cela peut sembler un peu désuet d’utiliser ces termes, mais ils restent d’actualité. Pour le dire autrement : entre ceux qui possèdent les moyens de production et ceux qui ne disposent que de leur force de travail il y a une sacrée différence. Être de gauche c’est évidemment se mettre du coté du travail ! Être socialiste c’est également considérer que le mouvement social est porteur de changement.
CC : Quels enseignements peut-on tirer de la crise actuelle du capitalisme ?
FB : Pendant des années, le néolibéralisme a constitué la pensée dominante. La crise est le résultat des politiques de dérégulation impulsées par ceux qui se voyaient à la « fin de l’histoire ». Aujourd’hui, les socialistes doivent construire une alternative. Il importe également de s’ouvrir à d’autres enjeux comme celui du développement durable, de la société de l’information ou de l’éthique.
CC : le PS est-il devenu un parti interclassiste ?
FB : La charte de Quaregnon qui inscrit l’action du parti dans une perspective de lutte des classe est toujours un texte de référence au Parti. Si les classes sociales ne sont plus exactement les mêmes que lors de l’élaboration de ce texte, il est clair que la grande majorité des militants du PS partagent les valeurs reprises dans cette charte.
CC : Le politique peut-il encore changer les choses aujourd’hui ?
FB : Oui, bien sûr. De trois manières. Tout d’abord en agissant au niveau local et en mettant en avant des actions concrètes en faveur des gens à l’instar de ce qui s’est fait dans certaines localités avec la mise en place des budgets participatifs. Ensuite en gagnant la bataille des idées, trop souvent perdue depuis le couple Reagan-Thatcher. Il faut expliquer le projet aux gens, redevenir pédagogue, reconquérir le champ lexical et sémantique. Enfin, il est essentiel de changer la donne au niveau européen et de construire un rapport de force favorable à des politiques progressistes au niveau supranational. Négliger l’Europe et sa construction sera considéré comme l’erreur historique de la gauche en ce début de XXIème siècle.
Publié par Carlos Crespo à 20:40 3 commentaires
lundi 27 avril 2009
Entretiens campagnards: Épisode I
A l’occasion des prochaines élections, je souhaite ouvrir mon blog à certains candidats de la liste numéro 2. N’étant pas moi-même candidat, je trouve opportun de laisser un espace à des candidats PS dont le profil et le contenu m’intéressent. La série débute avec Julie Fiszman, députée sortante régionale.
CC : Que signifie être de gauche, être socialiste aujourd’hui ?
JF : C’est ne jamais trahir ses convictions. C’est défendre les gens qui en ont le plus besoin. C’est avoir une volonté de plus de justice sociale.
CC : Peux-tu me citer trois valeurs auxquelles tu es particulièrement attachée ?
JF : Liberté, égalité et solidarité. L’une ne va pas sans l’autre bien évidement.
CC : Quels enseignements peut-on tirer de la crise actuelle du capitalisme ?
JF : La crise financière est due à une dérégulation outrancière qui a causé une crise de l’économie réelle avec pour conséquence de faire basculer beaucoup de gens dans la précarité. Il est essentiel d’œuvrer à davantage de régulation. Il faut favoriser des politiques de relance notamment en investissant dans des grands travaux. A l’échelle de la Région Bruxelloise, l’investissement public dans les logements sociaux doit constituer une priorité.
CC : le PS est-il devenu un parti interclassiste ?
JF : Il est primordial d’avoir une cohésion sociale qui soit la plus large possible. Toutefois, il me semble clair que le PS reste très attaché à la défense des classes populaires.
CC : La lutte des classes existe-t-elle encore pour toi ?
JF : Oui et les clivages se marquent aussi même sur certains dossiers régionaux comme sur l’ordonnance « eau ».
CC : Le politique peut-il encore changer les choses aujourd’hui ?
JF : Il est possible via des décisions politiques d’améliorer la qualité de vie, les conditions de vie et de travail des gens.
CC : Que signifie être de gauche, être socialiste aujourd’hui ?
JF : C’est ne jamais trahir ses convictions. C’est défendre les gens qui en ont le plus besoin. C’est avoir une volonté de plus de justice sociale.
CC : Peux-tu me citer trois valeurs auxquelles tu es particulièrement attachée ?
JF : Liberté, égalité et solidarité. L’une ne va pas sans l’autre bien évidement.
CC : Quels enseignements peut-on tirer de la crise actuelle du capitalisme ?
JF : La crise financière est due à une dérégulation outrancière qui a causé une crise de l’économie réelle avec pour conséquence de faire basculer beaucoup de gens dans la précarité. Il est essentiel d’œuvrer à davantage de régulation. Il faut favoriser des politiques de relance notamment en investissant dans des grands travaux. A l’échelle de la Région Bruxelloise, l’investissement public dans les logements sociaux doit constituer une priorité.
CC : le PS est-il devenu un parti interclassiste ?
JF : Il est primordial d’avoir une cohésion sociale qui soit la plus large possible. Toutefois, il me semble clair que le PS reste très attaché à la défense des classes populaires.
CC : La lutte des classes existe-t-elle encore pour toi ?
JF : Oui et les clivages se marquent aussi même sur certains dossiers régionaux comme sur l’ordonnance « eau ».
CC : Le politique peut-il encore changer les choses aujourd’hui ?
JF : Il est possible via des décisions politiques d’améliorer la qualité de vie, les conditions de vie et de travail des gens.
Publié par Carlos Crespo à 22:03 45 commentaires
dimanche 29 mars 2009
Oui, on peut rire de tout ! Mais pas avec Faurisson et Lepen !
L’humoriste Dieudonné était, ces jours-ci, de passage en Belgique. Comme à son habitude depuis qu’il fait le choix de la provocation systématique et du mauvais goût récurrent, sa visite a suscité la polémique. Son spectacle, initialement annulé, s’est finalement tenu dans une salle finalement comble de Saint-Josse. Que faut-il penser de l’artiste et de ses récentes et nauséabondes frasques ?
Je ne peux que condamner le flirt avec l’immonde auquel il semble s’adonner avec délectation depuis quelques années. D’autres humoristes avant lui ont joué, avec, certes, plus de talent, sur la provocation afin de faire passer un message à l’opinion publique. En l’espèce, on est en droit de se demander la teneur exacte du message. Dieudonné prétend vouloir bousculer l’establishment médiatique et dénoncer les tabous. Fort bien. Mais s’afficher au côté de Lepen et Faurisson afin de critiquer leur mise à l’index médiatique n’est ni plus ni moins que faire du prosélytisme philo-nazi. Certains diront sans doute qu’ils ne partage pas nécessairement les idées des infréquentables qu’il prend plaisir à fréquenter voire qu’il n’est qu’un grand naïf instrumentalisé par les partisans lepenistes. Peu m’importe que Dieudonné soit un pitre inconséquent au niveau politique, sa démarche est tout bonnement inacceptable. Vouloir démontrer la partialité des médias ne justifie aucunement le fait d’œuvrer à la visibilité de crapules antisémites et négationnistes comme Lepen ou Faurisson !
Non content d’être devenu un apologiste du négationnisme, Dieudonné contribue à renforcer les amalgames entre l’antisémitisme et le rejet du sionisme comme projet politique. Lors de ses spectacles, il lui est arrivé de recourir au mot sioniste pour désigner une personne de la Communauté juive comme pour entretenir volontairement une malsaine confusion. Cela est d’autant plus lamentable qu’il se prétend défenseur de la cause palestinienne à qui il fait le plus grand tort avec son mauvais humour.
Une chose est sure, il y a longtemps ce sinistre individu a cessé de me faire rire !
Je ne peux que condamner le flirt avec l’immonde auquel il semble s’adonner avec délectation depuis quelques années. D’autres humoristes avant lui ont joué, avec, certes, plus de talent, sur la provocation afin de faire passer un message à l’opinion publique. En l’espèce, on est en droit de se demander la teneur exacte du message. Dieudonné prétend vouloir bousculer l’establishment médiatique et dénoncer les tabous. Fort bien. Mais s’afficher au côté de Lepen et Faurisson afin de critiquer leur mise à l’index médiatique n’est ni plus ni moins que faire du prosélytisme philo-nazi. Certains diront sans doute qu’ils ne partage pas nécessairement les idées des infréquentables qu’il prend plaisir à fréquenter voire qu’il n’est qu’un grand naïf instrumentalisé par les partisans lepenistes. Peu m’importe que Dieudonné soit un pitre inconséquent au niveau politique, sa démarche est tout bonnement inacceptable. Vouloir démontrer la partialité des médias ne justifie aucunement le fait d’œuvrer à la visibilité de crapules antisémites et négationnistes comme Lepen ou Faurisson !
Non content d’être devenu un apologiste du négationnisme, Dieudonné contribue à renforcer les amalgames entre l’antisémitisme et le rejet du sionisme comme projet politique. Lors de ses spectacles, il lui est arrivé de recourir au mot sioniste pour désigner une personne de la Communauté juive comme pour entretenir volontairement une malsaine confusion. Cela est d’autant plus lamentable qu’il se prétend défenseur de la cause palestinienne à qui il fait le plus grand tort avec son mauvais humour.
Une chose est sure, il y a longtemps ce sinistre individu a cessé de me faire rire !
Publié par Carlos Crespo à 11:34 0 commentaires
dimanche 8 mars 2009
Les résultats du scrutin régional au Pays Basque : une opportunité pour sortir du conflit ?
Les élections régionales ont eu lieu au Pays Basque le 1er mars dernier. Les enseignements qu’il est possible d’en tirer sont multiples. Tout d’abord, la coalition sortante PNV-EA-EB a perdu sa majorité au parlement de Vitoria. Plus précisément, c’est les deux petits partis (EA, nationaliste, et EB, gauche autonomiste) de la majorité en place qui ont été sanctionnés par l’électeur. Le PNV, nationaliste centre-droit, reste néanmoins la première formation du Pays Basque. Avec un gain de six sièges, le PSOE enregistre quant à lui la progression la plus nette dans le cadre de ce scrutin. Le PP, concurrencé sur son terrain naturel de l’anti-nationalisme basque par le nouveau parti UPyD qui disposera désormais d’un élu, perd deux sièges par rapport aux élections de 2005. Il convient de relever le très bon score de la formation nationaliste de gauche « Aralar » qui disposera dorénavant de quatre parlementaires. Enfin, l’appel au boycott du bras politique de l’ETA semble avoir été au moins partiellement suivi puisque près de 10% de votes nuls ont été comptabilisés.
Pour ce qui est de la composition du futur exécutif du Pays Basque, trois options semblent théoriquement possibles. La première est la suivante : la majorité sortante constitue un gouvernement autonome minoritaire. Cette combinaison, si elle n’est pas d’office à exclure, est fort peu probable en raison du fort désaveu de EA et EB qui, avec respectivement deux et un siège, ne pèsent plus grand chose sur l’échiquier politique basque.
La seconde alternative qui recueille l’assentiment d’une partie conséquente de l’opinion publique réside en la mise en place d’un gouvernement de coalition constitué du PSOE, du PP et d’UPyD. Ce serait une première depuis la restauration du multipartisme, qu’aucune formation nationaliste ne fasse partie de l’exécutif autonome du Pays Basque. Le ciment de cette majorité tripartite inédite serait une volonté commune de préserver la constitution espagnole (approuvée par référendum dans toute l’Espagne à l’exception du Pays basque en 1978) et surtout une réticence assumée et partagée à octroyer davantage d’autonomie au Pays Basque que celle prévue dans le texte constitutionnel actuellement en vigueur. Cette option me semble peu opportune pour au moins deux raisons. Premièrement, un gouvernement au sein duquel cohabiteraient le PSOE et le PP aurait beaucoup de difficulté à impulser une politique cohérente et le risque d’une législature de blocage permanent est bien réel. Deuxièmement, l’avènement d’un gouvernement basque excluant les nationalistes entraînerait plus que probablement une recrudescence de la lutte armée de l’ETA qui ne manquera pas de provoquer une répression accrue des autorités avec pour résultat une escalade du conflit qui depuis quarante ans a déjà causé plusieurs centaines de victimes dans la région mais aussi dans l’ensemble de l’Espagne.
La troisième et dernière possibilité d’alliance consiste en la mise en place d’un Gouvernement bipartite PNV-PSOE. Cette option est, à mon sens, la plus porteuse. Au niveau de la cohérence idéologique, même si le PNV est un parti démocrate chrétien, il est moins éloigné du PSOE au niveau des idées que le PP. L’ultra-libéralisme débridé de ce dernier est assez éloigné de la vision de société du PNV qui puise ses références idéologiques dans une certaine doctrine sociale de l’Eglise catholique type « rerum novarum » avec un attachement à des formes de solidarité et de redistribution. De plus, une majorité PNV-PSOE ouvrirait peut être les portes d’une résolution pacifique du conflit. Un partenariat institutionnalisé entre modérés, d’une part du camp nationaliste basque et, d’autre part du camp « constitutionaliste » pourrait constituer une des clés de la fin du conflit. Le dialogue avec Aralar, formation qui partage le projet politique de la mouvance ETA mais qui rejette la lutte armée, en constitue une autre.
Obtenir la paix au Pays Basque ne se fera que par la voie politique !
Pour ce qui est de la composition du futur exécutif du Pays Basque, trois options semblent théoriquement possibles. La première est la suivante : la majorité sortante constitue un gouvernement autonome minoritaire. Cette combinaison, si elle n’est pas d’office à exclure, est fort peu probable en raison du fort désaveu de EA et EB qui, avec respectivement deux et un siège, ne pèsent plus grand chose sur l’échiquier politique basque.
La seconde alternative qui recueille l’assentiment d’une partie conséquente de l’opinion publique réside en la mise en place d’un gouvernement de coalition constitué du PSOE, du PP et d’UPyD. Ce serait une première depuis la restauration du multipartisme, qu’aucune formation nationaliste ne fasse partie de l’exécutif autonome du Pays Basque. Le ciment de cette majorité tripartite inédite serait une volonté commune de préserver la constitution espagnole (approuvée par référendum dans toute l’Espagne à l’exception du Pays basque en 1978) et surtout une réticence assumée et partagée à octroyer davantage d’autonomie au Pays Basque que celle prévue dans le texte constitutionnel actuellement en vigueur. Cette option me semble peu opportune pour au moins deux raisons. Premièrement, un gouvernement au sein duquel cohabiteraient le PSOE et le PP aurait beaucoup de difficulté à impulser une politique cohérente et le risque d’une législature de blocage permanent est bien réel. Deuxièmement, l’avènement d’un gouvernement basque excluant les nationalistes entraînerait plus que probablement une recrudescence de la lutte armée de l’ETA qui ne manquera pas de provoquer une répression accrue des autorités avec pour résultat une escalade du conflit qui depuis quarante ans a déjà causé plusieurs centaines de victimes dans la région mais aussi dans l’ensemble de l’Espagne.
La troisième et dernière possibilité d’alliance consiste en la mise en place d’un Gouvernement bipartite PNV-PSOE. Cette option est, à mon sens, la plus porteuse. Au niveau de la cohérence idéologique, même si le PNV est un parti démocrate chrétien, il est moins éloigné du PSOE au niveau des idées que le PP. L’ultra-libéralisme débridé de ce dernier est assez éloigné de la vision de société du PNV qui puise ses références idéologiques dans une certaine doctrine sociale de l’Eglise catholique type « rerum novarum » avec un attachement à des formes de solidarité et de redistribution. De plus, une majorité PNV-PSOE ouvrirait peut être les portes d’une résolution pacifique du conflit. Un partenariat institutionnalisé entre modérés, d’une part du camp nationaliste basque et, d’autre part du camp « constitutionaliste » pourrait constituer une des clés de la fin du conflit. Le dialogue avec Aralar, formation qui partage le projet politique de la mouvance ETA mais qui rejette la lutte armée, en constitue une autre.
Obtenir la paix au Pays Basque ne se fera que par la voie politique !
Publié par Carlos Crespo à 16:30 0 commentaires
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