Crise en Amérique latine : Uribe en paladin de l’Empire ?
Alors que les tensions entre
L’attitude du gouvernement colombien laisse perplexe à bien des égards. D’une part, l’incursion militaire en Equateur constitue un précédent fâcheux en matière d’exportation sur tout un continent de conflits étatiques internes. C’est la première fois au cours de l’histoire de l’affrontement entre l’état colombien et les FARC, qui dure pourtant depuis plusieurs dizaines d’années, qu’une opération militaire de moyenne envergure est lancée au-delà des frontières colombiennes.
D’autre part, pour la première fois depuis des années, des perspectives réelles d’une libération négociée des otages détenus par les FARC existe grâce à la mobilisation de l’opinion mondiale autour d’une personnalité comme Ingrid Betancourt et surtout à l’efficace travail de médiation d’Hugo Chavez. Cependant Alvaro Uribe a précipitamment mis fin à la mission de médiateur de président vénézuélien, autorisé le bombardement de zones où des libérations d’otages étaient prévues et, ce qui a provoqué la crise actuelle, éliminé le numéro deux des FARC lors d’une opération militaire menée en Equateur. Il est clair que le Président colombien ne privilégie pas une issue négociée pour ce qui est de la problématique des otages. Tout comme il ne semble pas disposé à faire un cadeau politique à son meilleur ennemi Hugo Chavez, quelque part sa parfaite antinomie en matière idéologique, en le laissant se présenter aux yeux du monde comme le libérateur d’Ingrid Betancourt.
Au-delà de l’inimité personnelle et politique qui lie Uribe à son homologue vénézuélien, il convient de remettre les choses dans un contexte plus global. Il n’échappe à personne que l’administration Bush n’a pas très bien vécu le fait que plusieurs pays d’Amérique Latine se soient dotés de dirigeants progressistes ces dernières années. Sachant que les américains ont investi des moyens conséquents en Colombie pour renforcer l’armée régulière et lui permettre de lutter plus efficacement contre les narcotrafiquants et le « terrorisme », ils ne sont sans doute pas loin de considérer
Il faudra donc être attentif, dans les prochains mois, à l’évolution de la situation dans la région et à la stratégie de déstabilisation et de provocation qu’Uribe pourrait mener à l’encontre du Venezuela notamment dans le but d’offrir à son allié inconditionnel G.W. Bush un bien beau cadeau pour son départ de la maison blanche .
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