mercredi 13 mai 2009

Entretiens campagnards : Episode II

Après Julie Fiszman (12ème sur la liste), j’ai décidé d’interviewer Fabrizio Bucella, conseiller communal à Ixelles et 41ème sur la liste.



CC : Que signifie être de gauche, être socialiste aujourd’hui ?
FB : Être de gauche c’est avoir une compréhension de la société construite autour du rapport de force entre capital et travail. Cela peut sembler un peu désuet d’utiliser ces termes, mais ils restent d’actualité. Pour le dire autrement : entre ceux qui possèdent les moyens de production et ceux qui ne disposent que de leur force de travail il y a une sacrée différence. Être de gauche c’est évidemment se mettre du coté du travail ! Être socialiste c’est également considérer que le mouvement social est porteur de changement.

CC : Quels enseignements peut-on tirer de la crise actuelle du capitalisme ?
FB : Pendant des années, le néolibéralisme a constitué la pensée dominante. La crise est le résultat des politiques de dérégulation impulsées par ceux qui se voyaient à la « fin de l’histoire ». Aujourd’hui, les socialistes doivent construire une alternative. Il importe également de s’ouvrir à d’autres enjeux comme celui du développement durable, de la société de l’information ou de l’éthique.

CC : le PS est-il devenu un parti interclassiste ?
FB : La charte de Quaregnon qui inscrit l’action du parti dans une perspective de lutte des classe est toujours un texte de référence au Parti. Si les classes sociales ne sont plus exactement les mêmes que lors de l’élaboration de ce texte, il est clair que la grande majorité des militants du PS partagent les valeurs reprises dans cette charte.

CC : Le politique peut-il encore changer les choses aujourd’hui ?
FB : Oui, bien sûr. De trois manières. Tout d’abord en agissant au niveau local et en mettant en avant des actions concrètes en faveur des gens à l’instar de ce qui s’est fait dans certaines localités avec la mise en place des budgets participatifs. Ensuite en gagnant la bataille des idées, trop souvent perdue depuis le couple Reagan-Thatcher. Il faut expliquer le projet aux gens, redevenir pédagogue, reconquérir le champ lexical et sémantique. Enfin, il est essentiel de changer la donne au niveau européen et de construire un rapport de force favorable à des politiques progressistes au niveau supranational. Négliger l’Europe et sa construction sera considéré comme l’erreur historique de la gauche en ce début de XXIème siècle.