mardi 9 juin 2009

7 juin 2009 : Victoire de la Gauche ou défaite des sondeurs/faiseurs d’opinion(s) ?

Les éditorialistes les plus antisocialistes ont dû tomber de haut dimanche soir. Alors qu’ils s’apprêtaient vraisemblablement à recueillir les fruits de leur minutieux travail de vitriolage du PS et qu’ils étaient peut-être en train de préparer les manchettes du lendemain en hésitant entre des jeux de mots éculés comme «la chute finale» ou des expressions allégoriques convenues comme «le PS balayé par un tsunami électoral», l’annonce des premiers résultats du scrutin a dû leur faire l’effet d’une fort peu agréable douche froide. Le Parti Socialiste, frappé d’anathème médiatico-politique, ne pouvait que connaître les affres d’une défaite électorale annoncée. In fine, les infréquentables sont presque devenus des incontournables.

Différents enseignements sont à tirer de ces récentes élections.

Tout d’abord, l’effondrement global de la social-démocratie européenne. Il est clair que dans ce contexte, le PS belge francophone fait figure d’exception. Soit plombé par les dissensions internes à l’instar du PS français, soit dans un état de dégénérescence idéologique avancée comme le New Labour anglais, les partis socio-démocrates d’Europe sont, pour la grande majorité d’entre eux, bien mal en point. Je suis convaincu qu’il est impératif pour les socialistes de prendre leurs distances avec une certaine forme d’européanocentrisme et de puiser davantage leur inspiration dans les politiques socialistes impulsées notamment en Amérique Latine. Si ce n’est pas vraiment l’objet du présent post, j’espère avoir l’occasion d’approfondir cette question prochainement dans le présent blog.

Ensuite, je ne peux que me réjouir de la disparition du Front National de la carte électorale de la Communauté française combinée aux mauvais résultats du Vlaams Belang au nord du pays. L’extrême droite connaît donc un recul significatif en Belgique. Un bonheur n’arrivant jamais seul, la droite extrême est également en perte de vitesse au Parlement de la Région Bruxelloise puisque ni le Vicomte de Jonghe D’Ardoye (MR) ni le Prince de Lobkowitz (CDH) ne sont réélus.

Enfin, si Ecolo enregistre une grande percée, le PS fait mieux que se défendre en se maintenant comme premier parti en Communauté française. Le MR tente de faire illusion et de minimiser sa défaite en ressassant le fait qu’il récupère la première place à Bruxelles. Toutefois, ce serait faire offense à la vérité que d’omettre de relever que le MR bruxellois perd encore un siège par rapport au scrutin de 2004 où il avait réalisé un score historiquement bas. Globalement, la gauche parlementaire sort renforcée de ces élections. PS et Ecolo (malgré la volonté de la direction de ratisser politiquement le plus large possible, je reste intimement convaincu qu’à tout le moins la base d’Ecolo reste plutôt à gauche) ensemble progressent de 6 sièges en Wallonie et de 7 à Bruxelles. Loin de moi l’idée, en tant que membre du Parti Socialiste, de récupérer la belle victoire des écolos mais je me devais de souligner, en tant que militant progressiste, le fait que le cœur des électeurs de Communauté française reste bien à gauche.

Pour conclure, je dirai qu’on a pu constater, lors de ce récent scrutin, que la multiplication des sondages d’opinions défavorables peut parfois entraîner un sursaut favorable des sondés en faveur du parti qui est dans le collimateur médiatique. Leçon à retenir pour les faiseurs et/ou défaiseurs d’opinion…

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